Orpustan, Eugène eta Manex Goyheneche, Tauzia
Laburrak
Droits
et biens des seigneurs de Luxe au XVIIe siècle
Extrait
de Manex Goyheneche, Histoire générale du Pays Basque, tome
III, Elkarlanean, p. 334.
Vallée
de Lantabat :
-
Droits de justice ;
-
Droits de fief sur quatre maisons nobles ;
-
Droits de fief sur «quarante maisons anciennes» ;
-
Deux moulins (en métayage);
-
Droits de péage.
Source:
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, 3 J 79.
Vocabulaire
Droits
de fief : synonyme de rente seigneuriale perçue sur des maisons
roturières ou nobles. La redevance était en nature, en argent ou en
jours de travail.
Jean
le Basque
Extrait
de Manex Goyheneche, Le guide du Pays Basque, La Manufacture,
1989, p. 194.
Le
seigneur de la maison noble de Haranburua, Jean dit le Basque, eut, à
partir de 1586-1590, la charge de capitaine de la garde de Henri III
de Navarre, devenu Henri IV de France. Le père de Jean de
Haramboure, Bertrand, fut capitaine du château de Mauléon, de 1550
à 1560. Sa mère était Florence de Belzunce. Jeune, il fut d’abord
fauconnier du roi, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, puis
capitaine-lieutenant ordinaire de chevau-légers. Dans cette
compagnie de cavaliers composée de seigneurs basques, se trouvaient
Antoine d’Etchauz, Pierre d’Armendaritz et le seigneur de
Laxague.
Inventaires
de 1906
Extrait
de Pierre Tauzia, Les inventaires de 1906 dans les
Basses-Pyrénées, Société des sciences lettres et arts de
Bayonne, nouvelle série n° 125, 1er-2e
trimestre 1971, page 45.
La
séparation de l’Église et de l’État votée
en 1905,
prévoit
l’inventaire
des biens des
Églises
par les services de l’État français, en
vue de préparer leur dévolution aux associations cultuelles.
La plupart des catholiques pensent que l'opération des inventaires
est une profanation
et une spoliation.
Ces inventaires s’accompagnent de la fermeture d’écoles
religieuses et du départ en exil de la plupart de membres de
congrégations qui se replient en Hegoalde. Très
vives
sont les tensions et
parfois les violences
dans le diocèse, en
particulier dans sa partie basque, tant tout cela est perçu comme
des mesures de déchristianisation.
Voici les
évènements
que
rapporte l’historien Pierre Tauzia dans son étude, chapitre
concernant la vallée de Lantabat.
Behaune-Lantabat
La
population, barricadée dans l’église, affronte sur le mode
tragi-comique les représentants du gouvernement.
«Là
aussi, deux expéditions. La première aurait dû réussir,
semble-t-il, car l’agent, le percepteur d’Iholdy, était arrivé
avec vingt-et-un soldats de Saint-Jean-Pied-de-Port, et M. Jourdan,
commissaire de police. Mais la population avait eu l’éveil, elle
s’était barricadée et un fort groupe de gaillards, massés devant
le porche, étaient décidés à tout pour
empêcher la violation du sanctuaire. On ne put les déloger de là.
M. le curé lut une très ferme et très digne protestation. Après
cela, le commissaire se mit à adresser des discours à ceux qui
étaient enfermés dans l’intérieur. Sept fois il prit la parole.
On ne lui répondit que par des «Hou! Hou! Coucou!» et parfois «La
mort plutôt, le sang coulera!» Le commissaire se tourna alors vers
la place du village où il n’y avait que quatre ou cinq femmes
arrivées en retard et ne comprenant que le basque: «Peuple, je
te prends à témoins de la façon dont moi je suis reçu ici!» Le
commissaire se décida à repartir voyant que tout était inutile.
Rien ne saurait peindre l’allégresse des habitants quand ils
virent cette retraite.
Le
commissaire revint quelques jours après, les portes des deux églises
furent brisées, mais l’inventaire a-t-il été fait? Que tout cela
est lamentable» (1).
(1)
Annales Catholiques du diocèse de Bayonne du 15-4-1906.
Confirmé par la Semaine de Bayonne du 23-4-1906.
Lantabat
Extrait
de Eugène Goyheneche, Le Pays Basque, Soule, Labourd,
Basse-Navarre. Pau, 1979, 709 p. Page 617.
Landibarre,
canton d’Iholdy, 339 habitants.
La
totalité des habitants vit dans des fermes isolées sur les hauteurs
dominant la rive droite de la Joyeuse. La vallée de Lantabat
(Landibarre) est constituée de quatre paroisses primitives: Behaune,
St-Martin et St-Etienne de Lantabat, et St-Cyprien d’Askonbegi.
La
grange et le prieuré de St-Pierre de Behaune furent donnés aux
Prémontrés de Lahonce en 1227, par Pierre Arnaud II, seigneur et
baron de Luxe, d’Ostabaret et de Lantabat; une communauté de
donats, «frères» et «sœurs» y était déjà installée et en
tenait l’hospice pour les pèlerins, le prieuré et l’actuel
presbytère, dont un linteau sculpté commémore la restauration du
toit par le prêtre Darrigol en 1722. Il subsistait à Behaune en
1924 de nombreuses discoïdales, et une croix de 1648 avec une
inscription en basque et en latin.
St-Etienne
de Lantabat, signalé dès le XIIe siècle, possédait à
la même époque quantité de stèles funéraires, dont deux
encadrant le pignon du clocher, une de 1629 aux lettres renversées,
une croix de chemin de 1822 avec une charrue, la sépulture de Maria,
dame de Soccaro et de St-Etienne (1711), le linteau du porche (1742),
l’inscription sur les fonds baptismaux (1643), une clef de voûte
avec IHS, le piédestal d’une croix sculptée de la silhouette
d’une hallebarde et d’un javelot, etc. A côté de St-Etienne, la
maison noble Haranburua, fut le berceau de Haranboure, dit le Basque,
capitaine de chevaux légers et compagnon de Henri IV. La maison
St-Esteben était également maison noble, ainsi qu’Elizeiri qui
date au moins de 1353.
Le
cimetière de St-Martin qui fut annexe de Behaune avait encore, il y
a cinquante ans, une majorité de discoïdales et de croix
navarraises.
Azkonbegi
ayant cessé il y a longtemps toute activité paroissiale, le
cimetière s’est conservé à peu près intact: la chapelle
d’Azkonbegi conserve une statue médiévale en bois, représentant
probablement St-Cyprien. A Ascombeguy, existait la maison noble
Jauregia. Le linteau et l’oculus d’Oyhanartia (1738) sont
remarquables.
Landibarre
Extrait
de Eugène Goyheneche, Onomastique du Nord du Pays Basque (XIe-XVe
siècle), 2011, Iker 27, 183. orrialdean.
LANTABAT
(LANDIBARRE)
Lantabayt :
in terra de_, 1293-1294 (BN, Archiv-Nav. 7)
Lantambait :
1328 (Archiv-Nav. 8)
Lantabat :
Johan de_, bayonnais, 1468 (Livre-Etablissements p. 436)
haramburu :
Pere Arnalt de_, homme d’armes, va en Normandie, 1353 (Archiv-Nav.
190)
aramburu :
legs de P. de Laxaga à_, 1393 (Archiv-Nav. 199), (Haristoy)
aramburu :
Garcia Ar. d’_, à Cherbourg, 1396 (Archiv-Nav. 215), Haranburua
aranburu :
Per Arnauton d’_, à Cherbourg, 1401 (Archiv-Nav. 215)
behaune :
1227 (Raymond-Dict.), prieuré de Lahonce.
behaun :
«de la casa de la Honçaclamada_», 1364 (Archiv-Nav. 9),
1584 (Raymond-Dict.)
bean :
«l’ostau de_ et de Lantabat», 1388 (Archiv-Nav. 58.65. II)
beaune :
«la casa de la Honçaclamada_», 1395 (Archiv-Nav. 204)
sant
per de behaune : 1484 (Raymond-Dict.)
liçayri :
Johan, sr de_, va en Normandie, 1353, Archiv-Nav. 192), Elizeiry
eliceyry :
Bertrand d’_, 1385 (Archiv-Nav. 192)
lisseiry :
Bertrand de_, 1393 (Archiv-Nav. 199)
sanctus
stephanus : XIIe s. (Raymond-Dict.),
Saint-Etienne, hameau.
Lantabat
Extrait
de Jean-Baptiste Orpustan,
Les noms des maisons médiévales en Labourd, Basse-Navarre et
Soule, Editions Izpegi, 2000, page 406.
Lantabat
(1264 lantasvayles,
1304 lanthabayt),
en basque Landibar
(comme Ostabat, la vallée de Lantabat est,
depuis 1105 au moins, une partie de la seigneurie mixaine de Luxe,
dont toutes les
maisons étaient vassales ou fivatières):
a)
Nobles (vassaux de Luxe):
Azkonbegi-jauregi
(maison noble qui annexait et avait dû fonder l’église
Saint-Cyprien, mais sans citation médiévale connue),
Donozteia
(1350 sant esteven),
Elizairi
(1353 liçayri),
Haranburu
(1353, haramburu),
b)
Autres:
Aguerre
(1350 aguerre),
Behaun
(1227 apud behaun: nom du prieuré donné à Lahonce en 1227),
Errekalde
(1350 errecalde),
Etcheberri
(1350 echeverri),
Etxegapare
(1350 echegapare),
Hegiluze
(1350 eguilucea),
Laphitz
(1350 lappice),
Uhalde
(1350 ualde),
Zepuru
(1249 cepurua),
En
1350, Lantabat comptait 20 feux payant monnayage (sans la 4 nobles en
principe): manquent donc 11 noms médiévaux.
A
l’entrée et à la sortie du pays d’Ostibarret se trouvaient les
deux établissements religieux, liés au pèlerinage, d’Utziat
(1350 hospital
de içcuat)
vers Cize,
de Saint-Nicolas de Haranbeltz ou Aranbeltz (1292) vers Mixe. Les
quatre maisons de ce dernier hameau créé par les donats ne sont pas
documentés au Moyen Age mais devaient exister: Borda, Etxeberri
(dont le linteau de 1786 dit même qu’elle fut fondée en 984,
période où commence le pèlerinage de Compostelle), Etxeto, Sala.
Lantabat,
Azkonbegi, Behaune
Extrait de Jean-Baptiste
Orpustan, Nouvelle toponymie basque,
Noms des pays, vallées, communes et hameaux historiques de Labourd,
Basse-Navarre et Soule, 2010.
96.
Lantabat, Landibar (Landibartarr) (sanctus martinus de landebad
1160, lantasvayles 1264, lantavayl 1292, lanthabayt, lantabat 1304,
lantabach1350)
(sanctus
stephanus de mendiburue 1160)
Ce
“val de lande”, dont on voit le nom roman officiel évoluer
depuis le premier landebad jusqu’au moderne Lantabat, avec
assourdissement de l’occlusive à partir du -nd- d’origine pour
faire Lantabat né au XIIIe siècle très certainement par analogie
avec le nom d’Ostabat et sans passer par la forme gasconne normale
lane issue de landa (à Amendeuix Landazahar “vieille lande” en
version gasconne en 1150 lanebielle), était comme Ostabat
entièrement fivatière de Luxe et n’avait jamais eu le statut de
vallée que son nom laisse supposer, malgré ses quatre paroisses, sa
situation isolée et presque fermée par le relief. Le segment -bad
est en effet ici comme ailleurs la traduction du basque ibarr, qui
peut prendre tantôt le sens géographique simple de “plaine” et
tantôt celui de “vallée” avec la dimension
politico-administrative qu’il a dans la région
au
moins depuis le latin du Xe siècle et sans doute avant,
et on ne voit pas par quel chemin il aurait pu aboutir à vouloir
dire “en bas” (59). Mais le gascon lane s’il est bien
l’adaptation phonétique de landa, qui est attesté aussi dans le
vocabulaire basque depuis très longtemps (landa 1024), il ne traduit
pas ici comme il le fait ailleurs le basque larre “lande, terrain
en friche” (voir Larribar), ce qui peut s’expliquer par le fait
que le sens de landa en basque est “champ, terre cultivée”, et
ceci éclaire peut-être différemment le sens originel du nom
Lantabat.
Trois
des quatre églises de la vallée sont annexées à autant de maisons
nobles du lieu vassales de Luxe: celle de Saint Martin aujourd’hui
paroissiale à la maison Elizeiri “domaine (près) de l’église”,
et celle de Saint Etienne, dans un écart complet, à la maison noble
de même nom (en basque Doneztebea altéré en “Donezteia”). Mais
le Cartulaire de Dax la nomme par un toponyme aujourd’hui inconnu
quoique banal et correspondant bien au site en hauteur: mendiburue
<Mendiburua “la limite de montagne”. Comme sur la même voie
et encore plus haut se trouve la maison noble Haranburu (1353
haramburu) “limite de vallée”, par ailleurs fort connue par le
nom d’un compagnon d’armes de Henri IV originaire de là, on peut
se demander s’il n’y a pas eu confusion dans la chancellerie de
Dax ou si le nom a changé entre le XIIe siècle et le
XIVe.
97.
Ascombéguy, Azkonbegi
(sanctus
ciprianus de ol de tasson 1160)
Faute
de citation médiévale connue on pouvait se demander, comme dans les
éditions précédentes de cet ouvrage, si le nom basque de ce petit
hameau en fond de vallée avec sa maison noble (au nom générique de
Jauregi dans Jauregigoien “maison seigneuriale la plus haute”)
jouxtant la chapelle, Azkonbegi “œil de blaireau”, était bien
raisonnable. Et ceci bien que le nom du blaireau azkon, animal fort
commun dans la région, ait fait bien d’autres toponymes médiévaux:
Azkonegi, Azkonobieta, Azkonzabal etc. et dans les noms français
Tauxières, Teissières etc. La traduction romane littérale de ce
nom donnée par le Cartulaire de Dax lève tous les doutes, et le nom
correspond parfaitement au site: la source voisine nommée comme
ailleurs begi “œil” (voir ci-dessus Béguios) naît dans la
roche au pied d’un versant boisé particulièrement propice aux
tanières de blaireau, qui sont creusées généralement sous les
vieilles souches.
98.
Béhaune
(behaum
ou behaun 1227)
Le
Cartulaire de Dax ne cite pas au XIIe siècle ce prieuré
donné par le seigneur de Luxe à l’abbaye de Lahonce au début du
XIIIe siècle, sans doute parce que sa fondation ne
remontait pas bien au-delà. Comme un nom de lieu bedaumes apparaît
dans l’enquête après la guerre navarro-labourdine de 1249 (op.
cit. p. 175), on peut supposer que c’est le même ou du moins, car
le même nom est situé à Labastide-Clairence en 1350, qu’il sont
tous deux dérivés de la même base: beda(r) est comme il été noté
(voir le nom de Biarritz) la base lexicale, ayant donné au souletin
le nom du “printemps” bedatsia littéralement “l’abondance
d’herbe”, et dont sont issues les variantes dialectales et
médiévales berar et belar(r) “herbe, foin”, et c’est sans
doute ainsi que s’explique ce nom, avec une variante de nasale n/m
que l’on retrouve à d’autres occasions dans l’onomastique
régionale (si toutefois ce n’est pas une sorte de finale
accusative latine) pour la finale locative -un: “lieu d’herbe”.
Commentaires
Enregistrer un commentaire