Argazkiak eta Pierre Haristoyen ikerketak
1965ean, ene aitarekin Landibarren nintzen. San Martin elizaren ondoan, burdinezko kurutze hori lurrean aurkitu ginuen, norbaitek botaturik. Arrunt herdoildua zen. (E. D.-P.)
Landibarreko hilerria
Le
Pays Basque, sites, arts et coutumes, Librairie des Arts décoratifs,
1927.
San Martin eliza, Landibarren
Le
Pays Basque, sites, arts et coutumes, Librairie des Arts décoratifs,
1927.
Azkonbegiko kurutzea. Ondoan Louis Colas.
Le
Pays Basque, sites, arts et coutumes, Librairie des Arts décoratifs,
1927.
Azkonbegiko eliza
Le
Pays Basque, sites, arts et coutumes, Librairie des Arts décoratifs,
1927.
Azkonbegiko eliza, barnean.
Le
Pays Basque, sites, arts et coutumes, Librairie des Arts décoratifs,
1927.
Cimetière d'Azkonbegi, plaque de verre, vers 1910, 23,5 cm x 18 cm.
Musée Basque de Bayonne, n° inventaire : PH sn 1924.
Crucifix en bois polychrome, 74 cm x 45cm, XVIIe siècle, provenant de la maison Berhoa à Lantabat. Acheté en 1923 par le Musée basque de Bayonne, n°inventaire 324.
Azkonbegi,
Behaune, Lantabat
Abbé
Pierre Haristoy
Extrait
de Recherches historiques sur le Pays Basque, tome 1er,
1883, pages 294 et 301-303
Azkonbegi
(la salle), à Lantabat.
D’après le rôle de répartition de l’impôt du vingtième sur
les biens nobles (année 1741), Jaureguy d’Azkonbegi ne payait que
deux liv.; ce qui suppose que pour cette époque, la maison était en
décadence. Ce même rôle fait mention de Saint-Etienne de Lantabat
et de Saint-Martin
de Lantabat.
Behaune.
Prieuré dépendant de l’abbaye de Lahonce, mentionné en 1227
(Gall. Christ., Dict. Top.), et dont le titulaire avait droit
d’entrée aux Etats comme membre de l’ordre du clergé. La
Chronique de Compaigne rapporte qu’Arn. de Luxe, grand homme
de bien, pour marquer sa dévotion envers N.-D. de Lahonce, lui donna
la terre de Behaune, qui appartenait au seigneur de Luxe.
Eliceiry,
à Lantabat, avait droit
d’entrée aux Etats. Le seigneur assista au contrat de mariage de
Charles de Sainte-Marie et de Catherine d’Armendaritz (1636), à
celui de l’héritière d’Olce (1680). Il figure parmi les gens
qualifiés nobles des actes notariés d’avant 1670. La famille
s’allia aux familles Salaberry de Méharin; d’Ayciondo
d’Armendaritz; de Salha de Bardos, de Casalar d’Hasparren, etc.
Marc Antoine
d’Eliceiry prieur de Behaune,
vicaire-général de Dax, testa en faveur d’une fondation de
séminaire à Saint-Palais, sous la direction des PP. Jésuites de
Pau (vers 1699).
Haranburu,
à Lantabat. Cette maison a été illustrés par Jean de Haranburu,
général de cavalerie, l’un des lieutenants de Henri III de
Navarre, IV de France. Bizcay, contemporain de ce personnage, devait
connaître à quelle famille il appartenait; et quand il parle de la
maison de ce nom à Lantabat, il semble la désigner comme celle de
son contemporain. Il ne peut donc appartenir à la famille de ce nom
à Saint-Martin-d’Arberoue, et moins en Labourd, où nous ne
connaissons pas de maison noble à ce nom. Le seigneur de Haranburu
avait une part de la dîme de Suhescun. Le 10 janvier 1493, un
Gillard de Haramboure assiste au couronnement de Jean d’Albret et
de la reine Catherine de Navarre (Hist. de Gasc., t. 5, p.
77). En 1576, de Haramboure donne une quittance; le roi lui donne 25
écus pour acheter une arquebuse (1577); il est compté parmi les
gentilshommes de la chambre du roi (1580). De 1584 à 1586, il reçoit
du roi une gratification, puis une indemnité, puis enfin un cheval.
Il sut s’en rendre digne à la bataille de Coutras (1587): il sauva
les arquebusiers à cheval de La Trémouille par une charge
impétueuse sur l’ennemi.
La
même année, avec les chevau-légers, dont il avait le commandement,
il chassa devant lui la cavalerie de la Ligue jusqu’à la barrière
du faubourg Saint-Jacques à Paris. Quelques jours après, le maître
qu’il servait était roi de France. Il se couvrit de gloire et
reçut une blessure à la bataille d’Arques, où il commandait la
cavalerie sous le jeune comte d’Armagnac. En 1591, il se distingua
au siège de Rouen et eut sa bonne part au succès de Bures, où le
duc de Guise fut défait. C’est encore lui qui battit le corps de
cavalerie au milieu duquel le comte de Chatigny, prince de la maison
de Lorraine, fut pris par le bouffon Chicot. En 1592, il cueillit de
nouveaux lauriers au combat de Folleville, et en 1594 au siège de
Laon. Après l’action de la forêt de la Fère, le roi embrassa
devant toute l’armée Haramboure et ses principaux compagnons.
Cette année, il remplit une mission confidentielle auprès du duc de
Toscane. En 1596, sa coopération ne fut pas moins utile au brillant
combat de cavalerie de Fontaine-Française.
On
cite une lettre de Henri IV au brave Haramboure, en date de Dijon 15
juin 1595, de laquelle il résulterait que notre gentilhomme n’était
pas à cette bataille. D’abord cette lettre est une imitation de
celle du même prince au brave Crillon; et l’on sait que tous
n’admettent pas même l’authenticité de cette dernière. Si la
lettre adressée à Haramboure est authentique et vraie, on ne peut
en attribuer le sujet au combat de Fontaine, auquel assista
Haramboure, comme le dit expressément Sully (Mémoires). Dans
ses mêmes Mémoires, Sully nous a conservé quelques scènes
d’intérieur charmantes, où l’on voit le roi vivant dans la
familiarité et l’intimité d’un frère d’armes avec Haramboure
et quelques autres gentilshommes. Ceux-ci allaient quelquefois
jusqu’à reprocher au monarque ses faiblesses, et notre gentilhomme
était l’un des premiers. Il était l’un des conseillers secrets
qui, avec le roi, décidaient du parti qu’il convenait de prendre
dans les affaires. Ainsi le projet de reprendre Amiens enlevé par
surprise par l’ennemi, fut soumis à Haramboure et quatre autres
vieilles connaissances, qui surent ensuite faire valoir leur devoir
dans l’action. Le couteau de Ravaillac ayant mis fin à cette vie
d’intimité, Haramboure, qui, en récompense de ses mérites, avait
reçu le gouvernement de Vendôme et d’Aigues-Mortes, se retira
dans cette dernière ville où il gagna l’estime et l’affection
de chacun. Cependant en 1612, on lui retira ce commandement pour le
donner à un autre. Le peuple et les officiers du Bas-Languedoc,
mécontents de la décision, se soulevèrent contre elle et
engagèrent Haramboure à ne pas se dessaisir de son commandement
sans leur agrément. Haramboure leur répondit: «Ma personne est
au roi et je dois obéir à ses ordres; c’est à lui à disposer de
ce gouvernement». Puis, quittant Aigues-Mortes, il se rendit
auprès du connétable Montmorency, gouverneur du Languedoc, pour lui
rendre compte de la situation. Celui-ci pensant vaincre plus
facilement les résistances s’il faisait arrêter Haramboure,
l’envoya prisonnier à la citadelle de Béziers. Alors toute la
province prit partie pour Haramboure, et, afin de maîtriser
l’émotion, le roi ordonna qu’Aigues-Mortes restât en main
tierce jusqu’à ce qu’il pût juger les griefs de chacun, et il
fit mettre en liberté Haramboure, qu’en 1624 on retrouve
commandant 2000 cavaliers (Arch. des Bas. Pyr., B-2240 3192). Sully,
Mémoires. Le seigneur de Haramboure s’opposa à
l’établissement du protestantisme et fut exclu de l’amnistie de
Jeanne d’Albret.
Lantabat
(le seigneur de) assistait à
la croisade avec saint Louis et Thibaut II roi de
Navarre. M. Raymond (Dict. Top.) nous apprend que
la baronnie de Lantabat relevait du royaume de Navarre, mais il ne
nous dit ni à quelle époque, ni en faveur de qui cette baronnie
avait été érigée. On n’a aucun renseignement sur les premiers
seigneurs basques de Lantabat, à moins qu’il ne faille les trouver
dans la salle de Lantabat, celle d’Azkonbegi ou à la maison de
Saint-Martin. Les maisons nobles de Lantabat ont été omises dans
l’acte de 1516 et sur la liste de Biscay, qui néanmoins en porte
trois dans son armorial. Le seigneur de Lantabat avait droit d’entrée
aux Etats (Rôl.
de
1729). Les Montmorency ajoutaient à leur titre celui de baron de
Lantabat. Tenaient-ils cette seigneurie de la maison de Luxe? Et dans
ce cas, pourquoi, quand ils eurent réuni à leur domaine les
immenses biens des comtes de Luxe, pour entrer aux Etats de Navarre,
avaient-ils besoin d’invoquer leur qualité de seigneur de
l’emplacement où avait existé le château de Béguios? (B-4012;
G-1536).
Saint-Esteben
à Saint-Etienne de Lantabat, cité par Bizcay: armoiries de sable à
un lion rampant d’argent et à la bordure de gueules. Jean de
Donestebe, né en 1700, prêtre prébendier à Aincille d’après
l’état du diocèse, ainsi que Gracianne Donestebe ou de
Saint-Esteben, benoîte à Aincille, étaient de cette maison. En
1617 François de Saint-Esteben était bailli de
Saint-Jean-Pied-de-Port. Etait-il de Lantabat ou d’Arberoue?
La
vallée de Lantabat
Abbé
Pierre Haristoy
Extrait
de Les paroisses du Pays Basque pendant la période
révolutionnaire,
tome
II, Pau, 1899, pages 325 à 334.
Pays
de Lantabat, en
basque Landibarre
(1) est mentionné au XIIe
siècle dans la collection Duchesne (vol. CXIV f° 161). Le seigneur
de Lantabat assista à la croisade avec saint Louis et Thibaut II,
roi de France et de Navarre, M. Raymond (Dictionnaire top.) nous
apprend que la baronnie de Lantabat
relevait du royaume de Navarre; mais
il ne nous dit pas l’époque de son érection, ni en faveur de qui
elle fut érigée. Les Montmorency, la tenant
sans
doute des Luxe,
ajoutaient à leurs titres, celui de barons de Lantabat. Voici les
deux paroisses de cette charmante
vallée avant la Révolution.
1°
Saint-Etienne (2) avec Azkonbegi (3) pour annexe, en basque «dona
Estebe et Azkonbegi».
Sanctus Stephanus mentionné au XIIe
siècle (coll. Duch. Vol. CXIV f° 161).
San Steffano di Lantabat
1690 (carte de Cassini).
Azkonbegi, ancienne commune.
Curés
connus: … 1712 Jean d’Etcheverry, docteur en théologie;
1712-1736 Damestoy; 1736-1766 de Haramboure; 1766-1770 Borge, enterré
dans l’église de Saint-Etienne; 1770-1786 Erreca-Etchevers;
1786-1791 Amexague (voir même article, période révolutionnaire).
Ici
nous passons la plume à M. Le chanoine d’Eliceiry, curé de
Lantabat. Nous le faisons d’autant plus volontiers que ce distingué
ecclésiastique sait la
manier avec un rare talent et
que sa communication est d’un bon exemple pour nos confrères. M.
l’abbé d’Eliceiry commence sa notice à l’abbé Damestoy.
«Damestoy
dut mourir dans
le courant de l’année 1735, dont les registres ont été égarés,
car de Haramboure paraît comme curé l’année suivante. Cet
Haramboure
était-il natif de la noble
Salle de Haramburu de Saint-Etienne, ou bien originaire de Mongelos
où, dans tous les cas, il avait de proches parents? Je n’ai pu
l’établir, mais il est probable qu’il appartenait à la noble
famille des Haramburu, dont déjà il a été parlé, et dont le
château subsiste encore en partie à Saint-Etienne (4). Il fut curé
pendant 30 ans de 1736 à 1766, il succomba à une attaque
d’apoplexie, et fut enterré dans
l’église de Saint-Etienne, comme l’atteste
l’acte d’inhumation dressé par l’abbé d’Abense, curé de
Juxue.
Il
eut pour successeur l’abbé Borge, natif d’Arbouet, qui mourut
subitement à 30 ans, et fut enterré la 28 mai 1770, par la même
curé de Juxue. Sa pierre tombale se trouve parfaitement conservée
dans
l’église de Saint-Etienne. L’abbé Borge fut remplacé par
l’abbé Erreca-Etchevers
qui dut occuper le poste
jusqu’à la Révolution, bien que les registres s’arrêtent à la
fin de 1787.
Les
traditions locales n’ont rien retenu de saillant sur
l’administration de ces quatre curés qui devaient avoir leur
vicaire; en effet, l’abbé Borge signe
comme vicaire, avant de signer comme curé, et il est dit dans
les papiers de ma famille qu’en 1745, un abbé Monet avait servi
d’intermédiaire entre Pierre, seigneur d’Eliceiry et sa dame
Elisabeth de Cazalar retirée à Saint-Jean-Pied-de-Port, et qu’il
demandait à S. M. Louis XV une lettre de cachet pour que son mari
fut enfermé au château-fort de Lourdes, en Bigorre, moyennant une
pension de 300 l. par an».
2°
Behaune (2), avec Saint-Martin pour annexe, en basque Behaune et
dona-Martine. Le premier était prieuré dépendant de l’abbaye de
Lahonce. Il est mentionné, en 1227, dans la Gallia Christiana,
ecclesia Baionensis instr. n° V. (6), et dans la charte de l’abbaye
de Lahonce sous le nom de Sen-Per de Behaune, à la date de 1484.
Saint-Martin figure aussi dans cette dernière charte, à la date de
1584. Le titulaire du prieuré de Behaune avait droit d’entrée aux
Etats, comme membre du clergé.
Liste
des curés connus: 1636-1696 Marc Antone d’Eliceiry; 1696-1698
Pierre d’Eliceiry; 1698-1701 Bisquey; 1701-1747 Domecq Arnaud;
1747-vers 1764 Moreau; vers 1764-1781 Darrigol; 1781-1789 de Suhare;
1789-1791 Saint-Jayme; 1799-1818 le même; 1818-1839 Guillemarchand
de Saint-Palais; 1839-1864 Hiriart de Cambo; 1864-1879 Honoré
Elissetche de Cibits; 1879 Charles d’Eliceiry. Nous cédons encore
la plume à notre excellent confrère.
«La
paroisse de Behaune était un prieuré dépendant de l’abbaye de
Lahonce en Labourd. Arnaud, seigneur de Luxe, qui avait une grande
dévotion pour Notre Dame de Lahonce, et qui était baron de Lantabat
donna en 1227 la terre de Behaune aux Prémontrés de Lahonce et céda
le bois de Behaune par indivis aux 51 principaux propriétaires de la
vallée, réservant néanmoins deux parts pour le prieur de Behaune.
Plus tard, 43 de ces parts furent achetées par le prieur Marc
Antoine d’Eliceiry et laissées par testament à mon neveu Pierre
d’Eliceiry, aïeul de mon grand-père. Les renseignement trouvés
dans les archives de la commune et mes papiers de famille ne me
permettent pas de remonter au-delà de 1636, époque à laquelle
Marc-Antoine en possession du prieuré qu’il administra pendant un
demi-siècle, savoir de 1636 à 1696.
Pendant
sa longue administration, il fit preuve d’une grande activité et
eut des relations très étendues, comme le prouvent les nombreuses
pièces authentique conservées dans les archives de ma famille; il
exerça pendant plus de quinze ans les fonctions de vicaire général
de Dax. En 1669, il eut un singulier procès au parlement de Navarre
avec son frère Saint-Simon, au sujet de la nomination d’une
benoîte à Saint-Martin; mais les principaux propriétaires de la
localité contestèrent à l’un et à l’autre ce droit qu’ils
prétendaient appartenir à tous, et donnèrent par acte notarié du
17 février 1669 pouvoir de procéder à la dite nomination à
Tristan de Pagadoy et Joannes d’Idiart, attendu que les dits
sieur et prieur d’Eliceiry n’avaient pas à cet égard plus de
droit que chacun des contribuants. Ce
fait semblerait prouver que, jusqu’au milieu de
nos montagnes, le tiers état commençait pour lors à regimber
contre les prétentions souvent arbitraires et despotiques de la
noblesse et du clergé.
Marc
Antoine, par son testament du 21 octobre 1697, laissa 400 l. pour
l’hôpital de Saint-Palais, et 600 l. pour l’église de Behaune:
ces 600 l. servirent et suffirent à faire le porche, la sacristie et
deux fenêtres. Ce ne sont pas là toutes les générosité de Marc
Antoine. Les archives départementales (série C) indiquent une
délibération des Etats du pays, au sujet de la fondation d’un
séminaire à Saint-Palais, sous la direction des Jésuites de ¨Pau
(7), en exécution d’un testament de Marc Antoine d’Eliceiry,
prieur de Behaune.
Pierre
d’Eliceiry était bien âgé lorsqu’il succéda à son frère,
comme prieur de Behaune, car il mourut quatre ans plus tard à l’âge
de 90 ans, après avoir reçu, dit l’acte de décès, avec
beaucoup de dévotion les derniers sacrements; il avait quitté
la maison priorale, après y avoir installé son vicaire, l’abbé
de Salano; ceci ressort de l’acte de donation entre vifs consenti
par lui le 7 septembre 1657, en faveur de son frère Saint-Simon, à
charge par celui-ci de le recevoir à sa table et de pourvoir à ses
besoins, ainsi qu’à ceux de sa domestique.
Bisquey,
prieur de Behaune, devait être natif de Chéraute, ce qui autorise à
le penser, c’est que dans son acte de naissance figure comme
parrain d’un fils de Lauga, sieur d’Etcheto, Me Pierre de
Bisquey, notaire, sieur de la maison Bisquey, de Chéraute; la
famille Bisquey subsiste encore et continue à produire des notaires.
Bisquey
était déjà prieur le 2 juillet 1698, ce qui prouve que son
prédécesseur, enterré par lui la 26 mars 1700 avait donné sa
démission à cause de son grand âge. Il disparaît en décembre
1701. On ne sait s’il survécut à cette date ou s’il avait reçu
une autre destination. Cette dernière hypothèse paraît plus
probable.
Domecq
(Arnaud): le frère Aranud Domecq, chanoine régulier de l’ordre
des Prémontrés, était originaire de Viodos, près de Mauléon,
comme le prouve l’acte de baptême du 28 avril 1740 où figure en
qualité de marraine demoiselle Marie Domecq, de Viodos en Soule, qui
était sœur du prieur et lui servait de clavière. Il était arrivé
Behaune avant le 6 février 1702, et mourut le 11 avril 1747, l’âge
de 77 ans; son corps fut transporté à l’abbaye de Lahonce pour y
être inhumé.
La
première partie de sa longue carrière fut troublée par un procès
qu’il intenta à la dame d’Ainciondo, épouse et administratrice
du noble Pierre d’Eliceiry, au sujet de certains animaux saisis et
pignorés par ladite dame dans le bois de Behaune; on lit dans un
mémoire de ladite dame, du mois d’octobre 1722: c’est le sieur
prieur qui est l’auteur de ce procès ; tout le monde connaît
le penchant qu’il a pour le litige; ce n’est pas la seule affaire
qu’il ait suscité à l’exposante; il devrait pourtant s’en
faire un scrupule; la situation triste et affligeante à laquelle
elle est réduite par rapport à l’état de son mari, semblerait
devoir lui attirer la compassion de ce bon moine, plutôt que sa
haine.
Les
archives départementales (5. 1087) mentionnent une lettre du prieur
Domecq adressée en 1743 à un certain abbé Tristan, lui demandant
l’eau de la fontaine de Gan, pour remède contre la pierre. Le
Bulletin de la Société des sciences lettres et arts de Pau (année
1872-3, p. 478, n°1024) donne le «sceau du même prieur, savoir:
sceau octogone, 17 millimètres, cire rouge, plaque sur une lettre
date de Behaune, 19 septembre 1743. pas de légende. Cartouche d’azur
à 3 cœurs rangés 2 et 1, sous un chêne de gueules timbré d’une
couronne de comte».
Moreau
ou Moureau: il succéda à Domecq en 1747. les registres faisant
défaut depuis 1747 jusqu’en 1764, on ne sait absolument rien sur
son administration, ni sur l’époque de sa mort. Il appert
seulement de mes papiers de famille qu’il avait eu aussi de vifs et
longs démêlés avec la famille d’Eliceiry, au sujet du bois de
Behaune dont 44 parties appartiennent à d’Eliceiry et deux au
prieur.
J.-B.
Darrigol: on ne sait en quelle année Darrigol succéda à M.
Moreau. Mais il est certain qu’i était prieur de Behaune avant
janvier 1764. Il avait deux frères prêtres, l’un était l’abbé
de Lahonce et l’autre supérieur au grand séminaire, auteur de la
grande dissertation sur la langue basque (8). Il avait entrepris la
restauration de la maison priorale de Behaune, comme le prouve le
mauvais distique, qui se lit encore au-dessus de la porte d’entrée
du presbytère actuel.
Flamen,
tecta reoœdificare labientia curat
Ad
laudem Domini, Darrigol ipse suî. (9)
L’œuvre
resta inachevée pour des motifs que l’on ne connaît pas, mais
probablement faute d’argent et non faute de temps. En effet le
distique est de 1772 et l’abbé Darrigol ne partit pour Subernoa
que huit ans après, interrompant un sillon que personne n’a vu
continuer depuis.
Atque
opere in medio defixa reliquit aratra. (10)
La
maison est restée à moitié chemin et les pierres d’attente sont
encore là, protestant en vain depuis plus d’un siècle, contre
l’indifférence ou l’impuissance des hôtes et des passants.
C’est de son temps que Mgr Charles-Auguste Le Quien de Laneufville,
dernier évêque de Dax, dans sa tournée pastorale du 4 octobre
1775, renouvela par lettre écrite en entier de sa main et scellée
de son sceau, à la famille d’Eliceiry un droit de ban dans
l’église de Saint-Martin accordé déjà par un de ses
prédécesseurs Mgr d’Andigné.
Louis
Joseph de Suhare, originaire de la commune de ce nom en Soule, était
prieur de Behaune avant le 8 mars 1782. C’est le troisième prêtre
que, au cours d’un siècle, la Soule fournit au prieuré de
Behaune. Il paraissait épris de la noblesse de son origine, de son
titre de chanoine, de prieur… et ce fut pour lui une source de
déboires amers. A peine installé prieur de Behaune, il prétendit,
contrairement aux usages et aux prescriptions formelles du roi, faire
partie du conseil des juges-jugeants et de la cour générale de la
baronnie de Lantabat, et s’en attribuer la présidence (11). Il fut
débouté par l’opposition des quatre juges-jugeants du lieu, dont
le plus ancien était mon aïeul Pierre d’Eliceiry. Il dut
également renoncer à exiger certaines prémices et redevances, dont
l’usage s’était établi arbitrairement et abusivement; ces
divers échecs ne firent qu’irriter son amour-propre, et surexciter
le sentiment de rivalité, qui existait entre lui et le seigneur de
la localité; mal lui en prit. Il devait présenter au dit seigneur
le premier cierge de la Chandeleur, le premier rameau bénit le jour
des Rameaux, et voilà que le dimanche de la Passion 1785, il annonce
que la bénédiction et la distribution des Rameaux seraient
supprimées, et remplacées par une procession. De là, protestation
du sieur d’Eliceiry, injustement privé de son droit honorifique,
dont tous les siens avaient joui de temps immémorial. Procès au
parlement et arrêt de la cour de Pau «faisant défense tant
audit sieur prieur de Behaune de rien innover dans l’usage établi
pour l’exercice des offices divins, sans y être autorisé par une
ordonnance de l’évêque diocésain préalablement publiée aux
formes ordinaires, en conformité des ordonnances royales, à peine
d’en être informé ; faisant pareillement défense tant audit
sieur prieur de Behaune qu’à tous autres religieux de prendre dans
les actes d’autre qualification que celle de frère, à peine
d’être statué, ainsi qu’il appartiendra».
Cet
arrêt si humiliant pour M. de Suhare porte la date du 1er
juin 1786; le preux gentilhomme courba sans doute la tête, mais ne
se rendit pas. Il continua de signer comme chanoine les actes publics
postérieur à la condamnation. Il semble même qu’il s’acharna à
prendre ce titre. Il le prodigua partout et, chose étonnante, on le
trouve encore gravé de sa main à la suite de son nom, dans un
carreau de vitre du presbytère de Behaune ; ce carreau,
monument fragile d’une boutade humaine plus fragile encore, a
néanmoins traversé plus d’un siècle et s’est conservé dans la
maison occupée par M. de Suhare, bien que la maison ait été
confisquée bientôt après par l’État, et qu’elle ait changé
plusieurs fois de maître et de locataires, jusqu’à ce qu’elle
ait été rendue à sa destination première, il y a une vingtaine
d’années par feue Mme Daguerre.
M.
de Suhare mourut le 29 août 1789, et fut inhumé sous le porche de
Behaune par M. d’Abense, curé de Juxue et vicaire-général de
Dax. Il fut remplacé par Saint-Jaime. Martin Saint-Jaime, natif de
la maison Amestoy, de Suhescun, était prieur de Behaune avant le 1er
janvier 1790. Il signe tantôt prieur, tantôt curé, et disparaît à
la fin de décembre 1791. Pendant la tourmente révolutionnaire, il
resta très probablement caché dans le pays et fut réintégré à
Behaune, sous le nom de curé-desservant de Behaune, de Saint-Matin,
de Saint-Etienne et d’Askonbegi. Ces quatre sections de l’étroite
et longue vallée ne firent plus qu’une paroisse, de sorte que la
charge pastorale de M. Saint-Jaime fut doublée, alors que ses forces
avaient fléchi sous le poids de l’âge et de l’adversité;
aussi, on lui donna un vicaire et il mourut à 66 ans, le 22 janvier
1818.
Je
ne ferai qu’indiquer sommairement les successeurs légitimes de M.
Saint-Jaime, sans parler des prêtres assermentés, qui parurent dans
la commune, pendant la période révolutionnaire.
1°
Armand Guillemarchand, originaire de Saint-Palais, d’abord vicaire,
puis successeur de Saint-Jaime, mourut la 2 août 1839 à l’âge de
48 ans.
2°
Hiriart de Cambo commença tard ses études et fut vicaire à Sare
avant d’être nommé curé de Lantabat en 1839. Il restaura
l’église de Behaune, en renouvela le clocher et mourut subitement
le 8 septembre 1864 à Cauterets où il fut enterré.
3°
M. l’abbé Honoré Elissetche, natif de Cibits, après avoir
vicarié à Barcus, remplaça l’abbé Hiriart en novembre 1864, et
fut transféré de Behaune à Juxue en 1879.
4°
Charles d’Eliceiry de Lantabat: le titulaire actuel fut d’abord
professeur au collège de Saint-Palais, puis successivement curé de
Roquiague et de Domezain. Il vint après la mort du dernier de ses
proches, prendre en main la houlette pastorale que ses ancêtres, les
Marc Antoine et les Pierre d’Eliceiry, avaient porté deux cents
ans avant lui.
Incliné
sur la tombe des siens, il pleure et il prie en attendant qu‘il
plaise au Pasteur suprême de mettre fin à une carrière, déjà
longue, du dernier rejeton d’une famille ancienne, condamnée à
s’éteindre avec lui».
Période
révolutionnaire
1°
Behaune: la cure était occupée par Martin Saint-Jaime, né
le 7 septembre 1748, dans la maison Amesteya de Suhescun, de Antoine
de Saint-Jaime, alias de Saint-Jème, et de Gratienne d’Amestoy. Il
fut ordonné diacre le 14 mars 1778. Quant à la prêtrise, nous
croyons qu’il la reçut hors du diocèse. Il était de l’ordre
des Prémontrés de Lahonce. La révolution le trouva ferme dans ses
principes d’excellent prêtre. Réfractaire, comme on disait alors,
il refusa le serment schismatique. Remplacé par l’abbé
Etcheverry, prêtre assermenté (12), il se tint caché dans sa
paroisse jusqu’au 21 frimaire an II (11 décembre 1793), époque à
laquelle les archives départementales le font émigrer. Il laissa
ses chères ouailles entre les mains du loup ravisseur, et partit
pour l’Espagne.
La
révolution enleva de Behaune 4 calices, 4 patènes, 4 soleils, dont
2 dorés avec leurs pieds, 1 vas pour les huiles, 2 ciboires, 5
custodes et 2 burettes; vendit le presbytère, et pour 3810 livres
d’ornements, linge, etc. C’étaient là sans doute les vases
sacrés et les ornements de quatre églises de la vallée.
En
1799, l’abbé Damestoy était de retour d’exil. Dès cette
années, sinon antérieurement, il se dévoua à réunir ses brebis
dispersées. Lors de la première circonscription des paroisses, en
1803, par Mgr Loyson, il fut maintenu à son poste, et il ne tarda
pas à réunir sous sa houlette de pasteur les quatre églises de la
vallée. Sous le poids des infirmités contractées dans l’exil et
d’un service des plus pénibles, il succomba le 22 janvier 1808, et
fut inhumé par son vicaire et successeur, l’abbé Guillemarchand,
de Saint-Palais.
2°
Saint-Etienne-Azkonbegi. L’abbé Erreca-Etchevers, curé de
cette paroisse décéda au mois de décembre 1786, et fut remplacé
par l’abbé Amexagua d’Ostabat. Fidèle à son Dieu et à son
Eglise, comme son confrère de Behaune, il administra en cachette les
sacrements avant son départ pour l’Espagne. Au mois de mars 1795,
il était de retour pour reprendre sa vie errante d’apôtre. Ses
maisons de refuge étaient celles d’Elissagaray, d’Asme,
d’Eliceiry, de Saint-Martin, d’Elissetche, de Behaune. En 1803,
lors de l’organisation des paroisses par Mgr Loyson, il fut
remplacé à Saint-Etienne par Bernard Etchegoyen et nommé lui-même
à la cure d’Osserain et de Rivehaute.
Bernard
Etchegoyen était né à Halsou le 25 décembre 1766. Sa nouvelle
paroisse ayant passé sous la houlette de son confrère de Behaune,
il devint curé de Jatsou, près Ustaritz. Démissionnaire en 1817,
il alla mourir dans son pays natal.
La
vallée de Lantabat, pays isolé, fut le refuge de plusieurs
ecclésiastiques durant la Révolution. Voici les noms de
quelques-uns qui y administrèrent en cachette les sacrements. De
1793 1795, on trouve l’abbé Behoha s’acquittant de ses fonctions
sacerdotales dans les maisons Landarretchea et Carricaburua de
Saint-Martin; l’abbé d’Elgue, d’Ossès, dans celles
d’Arhancet, de Saint-Martin, de Jaureguy d’Azkonbegi, de
Hequzabal de Suhescun; l’abbé Paul de Saint-Jean-Pied-de-Port, en
1794, dans les maisons Emateguy, d’Azkonbegi, d’Idiondo
d’Ainhice; l’abbé Saubidet, d’Aroue, en 1794 et 1796, dans la
maison Haramburua de Saint-Etienne; l’abbé Etcheverry, d’Ustaritz,
dans la benoîterie de Saint-Martin (1800); l’abbé Bidegaray,
futur curé de Saint-Pierre-d’Irube, dans la maison Labits, de
Sumberraute (1800). Rien que cette courte nomenclature suffit pour
démontre le périlleux chassé-croisé de nos prêtres dans ces
jours néfastes (13).
(1)
Voir nos Recherches historiques sur le Pays Basque, tome I, p. 303.
(2)
V. ibid. p. 311.
(3)
V. ibid. p. 294.
(4)
V. ibid. p. 301.
(5)
V. Ibid. p. 294.
(6)
Sous ce n° V, se trouve l’acte de donation de la terre de Behaune,
en 1227, à Nicolas, abbé de Lahonce, par Armand de Luxe. Les de
Luxe et de Tardets ont porté le titre de seigneurs de Lantabat.
(7)
Les Jésuites restèrent Pau de 1622 à 1763. En 1614, ils obtinrent
des lettres patentes pour fonder un collège à Mauléon, mais ils
n’y donnèrent pas suite.
(8)
C’est une erreur: J. P. Darrigol supérieur du grand séminaire, né
le 17 mars 1790, était neveu de Bernard Darrigol, curé prieur de
Lahonce et de J.-B. Darrigol, prieur de Behaune.
(9)
«1772. Le prêtre Darrigol prend soin lui-même de réédifier le
toit en ruine pour la gloire de son Seigneur»,
traduction de Louis Colas dans La tombe basque (1924, page
377), qui précise: «Le mot flamen
est employé quelquefois dans le sens de prêtre (…). Le
prêtre Darrigol s’est très probablement souvenu, en rédigeant ce
distique, de l’inscription d’Hasparren qui débute de la même
manière». Note de 2018.
(10)
Virgile, Géorgiques III, 515-519: «Et abandonne au milieu du
travail la charrue défoncée». Note de 2018.
(11)
Nous ne disons rien de la présidence, mais le prieur de Behaune
avait droit d’entrée aux Etats.
(12)
Il était de la maison Inchauspe de Lasse, on l’appelait Aphez
beltza (prêtre noir). A Saint-Etienne-Azkonbegi, il y avait deux
prêtres assermentés, Pierre Harguindeguy, de Mongelos, et Piere
Harispe, de Bidarray.
(13)
Voir à l’appendice A. F. H., le sieur d’Eliceiry, dans une
enquête faite par autorité du tribunal de Saint-Palais du 21 avril
1792, prouva que lui et ses prédécesseurs possédaient de temps
immémorial la dîme de Saint-Martin, jusqu’à l’époque de sa
suppression.
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